Le Chemin du Roy : la plus ancienne route du Québec

Le chemin du Roy c’est tout simplement le plus ancien chemin carrossable du Québec, une route qui existe depuis 1706 et qui relie Montréal à Québec. Une alternative aux ennuyantes autoroutes québécoises…

Tous ceux qui ont déjà parcouru les autoroutes entre Québec et Montréal le savent : il n’y a pas plus soporifique comme trajet. Par le sud vous avez la 20, qui s’enfonce dans les champs de Montérégie et le Centre du Québec. Ce sont de belles régions, mais la 20 ne vous les montrera clairement pas sous leur meilleur jour… Au nord, c’est la 40, qui longe le Saint Laurent. Si ça a l’air mieux sur le papier, en réalité vous n’apercevrez presque jamais le fleuve, à peine moins ennuyant que son homologue de la rive sud…

Et comme vous le savez déjà, je déteste prendre des routes où je ne prends aucun plaisir à conduire (quand je suis en voyage) et qui n’offre aucun arrêt digne d’une jolie photo. Je vous avais déjà offert une alternative à l’ennuyante transcanadienne pour se rendre à Toronto. Et bien je récidive, en vous parlant du Chemin du Roy, une très belle route touristique idéale si vous avez un peu de temps pour relier Montréal à Québec.

Ce qui est bien avec le chemin du Roy, c’est non seulement la multiplicité des arrêts « mignons » possibles, mais aussi leur relative proximité avec la 40, ce qui permet de commencer où arrêter cette route touristique où vous le souhaitez, selon le temps dont vous disposez. Même en l’ayant parcouru un bon nombre de fois, je n’ai pas encore fait le tour complet, voici donc une liste, non exhaustive, des petites merveilles de cette route.

Le vrai Chemin du Roy commence à Terrebonne, au nord de Montréal, mais je trouve plus pratique de commencer à Repentigny, à l’est de l’île, une des plus vieille villes de la région. Prenez donc la route 138, vous ne la quitterez presque pas jusque Québec. Vous y trouverez deux moulins, le moulin à vent Antoine-Jetté (1823) et le moulin à vent Grenier (1820, que l’on peut visiter en été). Tous les deux se trouvent le long de la 138 (soit le Chemin du Roy).

Un peu en amont, vous n’aurez pas pu manquer l’Église de la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie* (1725). Typique des églises québécoises, n’hésitez pas à entrer dedans et à vous balader dans le charmant cimetière qui l’entoure. (Oui, je déteste les autoroutes, j’aime les petites routes et j’adore me balader dans les cimetières !)

Continuez sur la 138, vous allez paisiblement longer le fleuve Saint Laurent, prenez le temps d’admirer les belles (et grosses) maisons qui le bordent (ah, cela me fait rêver à une vie au bord du fleuve, avec mon bateau et ma véranda donnant sur l’eau…). À Berthierville, prenez le temps d’admirer l’église Ste Geneviève (1787) et ses deux clochers en aluminium. Éloignez-vous un peu de la 138 et partez à la recherche du pont couvert Grandchamps* (un des 82 restants au Québec).

L’étape suivante est à l’écart de la route 138, à Maskinongé. C’est un peu mon coup de cœur, et un vrai paradis pour tous ceux qui aiment fouiner. Il s’agit du magasin général Le Brun** qui reconstitue un magasin général typique du Québec du XIXe/début XXe. L’entrée est gratuite, puisque c’est toujours un vrai magasin, qui vend d’ailleurs de jolies produits, comme des bonbons traditionnels, des produits locaux de qualité (farine, confitures et autres gourmandises).

Un vrai fouillis, mais un bazar au charme suranné, dans lequel il est très agréable de se balader, prendre en photo les petits détails, et s’immerger dans une autre époque. Un bel arrêt sur la route, probablement mon préféré !

En continuant le long du St Laurent, on arrive à Trois Rivière, la grande ville de la région (150,000 habitants). Une petite ville charmante, et qui mérite son article en soi (article à venir). Prenez donc un gargantuesque déjeuner sur une terrasses de l’un des nombreux (et bons) restaurants de la ville, puis hit the road again !

Direction Bastican, pour un petit arrêt photo à son presbytère (1816), au toit brillant. Le jardin autour est très plaisant si vous avez besoin de vous dégourdir les jambes.

À peine le temps de remonter dans l’auto que vous arriverez à Ste Anne de la Pérade, Capitale mondiale de la pêche au Poulamon (si si, je vous jure ça existe !). Pour tous ceux qui comme moi sont des incultes de la pêche, le poulamon c’est une sorte de morue, mais qui vit en eau douce. Il se pêche l’hiver, lorsque la rivière gèle, les Péradiens installent des centaines de petites cabanes sur la glace, pour pouvoir pêcher ce petit poisson. C’est une tradition, et c’est très populaire au Québec, un icône de l’hiver québécois.

À St Anne, il y a aussi une immense église, du moins comparé à la taille du village. C’est une réplique en un peu plus petit de la Basilique Notre Dame de Montréal. C’est devant cette démesure (il y a tout juste 2,000 âmes à Ste Anne…) que l’on se rend compte de l’influence et de l’importance qu’a eu l’église catholique dans le Québec rural. Vraiment incommensurable. Bien qu’il faille admettre que c’est une belle église…

La prochaine étape, c’est Deschambault**, un des plus beaux villages du Québec. Imaginez : en haut d’une petite falaise surplombant le Saint Laurent, se trouvent une adorable église et ses non moins adorables presbytères (oui, il y en a deux). Vraiment un cadre enchanteur (je sais, il faudrait peut-être renommé le Chemin du Roy, Chemin des Églises, mais bon c’est pas ma faute si le Québec compte la plus grande concentration de jolies églises et chapelles cutes…) À Deschambault, ne manquez pas de descendre la falaise via l’escalier qui vous amène au bord du St Laurent, j’ai toujours adoré me rapprocher de ce fleuve, large et immense.

Et la dernière étape dont je vais vous parler c’est Cap Santé, encore un petit village des plus charmants, avec une belle enfilade de maisons typiques.

Le Chemin du Roy compte de nombreux autres point d’intérêts (des musées, d’autres agréables villages et églises) et dessert des régions qui mériteraient de s’en éloigner pour les découvrir (comme la Mauricie et son parc national). Ce n’est qu’une petite liste qui rassemblent ceux que j’ai testé et approuvé.

Peu importe le temps que vous passerez au Québec, je vous recommande de prendre le temps de quitter l’autoroute et de parcourir un petit bout de cette route touristique. C’est un moyen de découvrir le Québec, et de vous rapprocher du Saint Laurent, le cœur de ce beau pays.