Sur la route entre Montréal et l'Acadie


Hit the Road ! (enfin l'autoroute, le long du Saint Laurent...)

La route qui relie Montréal à l’Acadie est longue, plus que 850 km, de l’autoroute presque tout le long. Bien sûr, il y a toujours possibilité de prendre les petites routes et les chemins de traverse (comme la route des navigateurs), mais si comme moi vous n’avez qu’une journée pour relier le point A au point B, et bien pas le temps de niaiser, il faut avaler les kilomètres sur l’autoroute.

 

Partie tôt de Montréal pour éviter le trafic, j’avance bien, avec motivation, et je roule roule sans faire de pause pendant un long moment. Je passe Québec (bouuhh la règle c’est deux heures de conduite, 15 min de pause, mais je suis une rebelle moi !). Mais pas longtemps après mon auto me rappelle que oui, il est temps que je m’arrête, je n’ai presque plus d’essence…

 

Pas le choix donc, mais je ne veux pas m’arrêter n’importe où, je veux un joli coin pour me dégourdir les jambes et faire quelques photos (oui, je suis une addict, un arrêt = une photo ou pas d’arrêt !). Et là, le panneau « Saint Vallier » apparaît. C’est le nom de la petite ville d’où je suis originaire en France. Pas une ni deux, en hommage à mon chez moi, juste pour le clin d’œil, je quitte l’autoroute et rejoins le fleuve St Laurent pour faire mon arrêt photo/dégourdissage de jambes/plein d’essence à Saint Vallier.

 

Ce sont souvent les endroits dont on attend le moins qui nous surprennent le plus ! Et Saint Vallier en fait partie, j’avoue même être jalouse, mon Saint Vallier d’origine est bien moins charmant que la version québécoise ! Saint Vallier au Québec est un exemple typique du petit village québécois. Au bord du Saint Laurent, avec son petit port, son église au toit en aluminium et ses maisons du début du siècle dernier. Un bel arrêt sur la route.

 

Arrêt photo à Saint Vallier, au bord du Saint Laurent
Arrêt photo à Saint Vallier, au bord du Saint Laurent

Bienvenu au Nouveau Brunswick !

Je remonte en voiture, encore 550 km ! L’arrêt suivant est pile 2h plus tard et 200 km plus loin, à Cabano, au bord du lac Temiscouata (Bon je vais être honnête, moi je l’ai manqué cet arrêt, mais quelle déception, la vue sur le lac depuis la rue de la plage !)

 

À partir de là, le Nouveau Brunswick est à une encablure, et je vais un peu plus m’arrêter, prendre un peu plus le temps de savourer la route. Passée la « frontière » entre le Québec et le Nouveau Brunswick, je m’arrête immédiatement à l’office du tourisme (Centre d’information touristique de St Jacques) pour faire le plein de brochures. Très accueillant, très complet, ne manquez pas la brochure (gratuite et volumineuse), votre meilleur ami lors de votre séjour au Nouveau Brunswick !

 

Je quitte à nouveau l’autoroute pour rejoindre Edmundston, qui a la particularité d’être la plus deuxième plus grosse ville à majorité francophone en dehors du Québec (avec… roulement de tambour… 17,000 habitants !). Il y a probablement plein à faire dans la région de cette « grande » ville, mais je me contente de rejoindre le Fortin du Petit Sault, qui est la reconstruction d’un blockhaus de 1841.

 

Fortin du Petit Sault à Edmundston, NB
Fortin du Petit Sault à Edmundston, NB

Petit cours d'histoire: La guerre de 1812

Pourquoi un blockhaus au Canada ? Et bien pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’histoire américaine (un rapide cours Youtube ?), laissez-moi vous faire un rapide topo : les États-Unis sont tous jeunes et viennent tout juste de kicker les Anglais out de leur 13 états (en 1776). Ces derniers se sont réfugiés au Canada, entre autre dans leur tout nouveau tout juste conquis Québec (l’ancienne Nouvelle France, ça c’était en 1763, mais c’est une autre histoire).

 

Dans leur volonté d’avoir un continent juste rien que pour eux (ça ça s’appelle le Panaméricanisme comme dirait ma maman prof d'histoire) et de se débarrasser définitivement des Britanniques, les États-Unis attaquent le Canada en 1812, c’est la guerre anglo-américaine de 1812. Alors certes les Américains se sont bien fait explosés par les Anglais, mais surtout cela a eu deux conséquences majeures pour le Canada :

 

1. Tout d’abord l’établissement des frontières actuelles (à quelques km près), et en particulier celle qui suit le 49e parallèle nord, une des plus longue frontière terrestre au monde (si, si la grande ligne droite tracée à la règle sur ton planisphère, c’est pour ça !)

 

2. La construction de nombreux forts, blockhaus, tour de surveillance le long de cette même frontière en prévision de nouveaux conflits. (Des forts qui n’auront jamais servis, puisqu’il n’y aura plus aucune guerre, tout juste quelques escarmouches entre les États-Unis et leur voisin au nord).

 

C’est donc pour ça que l'on trouve de nombreuses fortifications le long de la frontière entre les États-Unis et le Canada, et le blockhaus d’Edmundston en un des nombreux exemples. Le Blockhaus peut éventuellement se visiter en haute saison ($, juillet et août). Mais en faire le tour et profiter de la vue sur Edmundston est déjà un attrait en soi.

 

Vue sur Edmundston, NB
Vue sur Edmundston, NB

Un dernier arrêt photo avant le désert de la route 108...

Je remonte dans mon auto, longe la frontière avec le Maine pendant 45 min, pour faire un dernier arrêt dans la si bien nommée ville de Grand Falls. En effet, la ville est déchirée en deux pas d'étroites et impressionnantes gorges (jusque 70 mètres de haut), que l'on peut longer pour atteindre une impressionnante chute d'eau (23 mètres tout de même)

 

Vous pouvez vous garer gratuitement au bout de Chapel Street, et emprunter la promenade qui longe la gorge jusqu'à la chute. Un bonne manière encore de se dégourdir les jambes, un arrêt rapide mais qui promet de belles images ! SI vous avez un peu plus de temps, toujours durant la haute saison (juillet-août), il y a moyen de descendre tout au fond des gorges via un escalier de 400 marches ($)

 

C'est ensuite que commence la partie pas marrant de ce voyage, dont j'ai déjà parlé dans mon résumée tant cette épreuve (oui je n'ai pas peur des mots) m'a marquée: la terrible route 108 (*musique dramatique*). On m'avait prévenu au travail, de bien faire attention à cette longue route (200 km) presque sans aucun services (exactement 137 km sans services ni même intersection...). J'ai donc précautionneusement fait le plein avant de m'engager sur ce chemin de la mort.

 

200 kilomètres qui secouent, qui font mal aux amortisseurs (et aux fesses !) tant l'état de la route est déplorable. 200 kilomètres sans aucun paysages, forêt à droite, forêt à gauche... Soporifique, encore plus après plus de 600 km de route. Mais au bout de la route c'est l'Acadie, l'Océan Atlantique, les plages, les phares et l'accent cadien !


Cette longue mais belle route n'aura été qu'une première étape dans ce roadtrip de 5 jours. Dès le lendemain, j'attaquais les choses sérieuses en visitant le Parc National de Kouchibouguac, au nom imprononçable.


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